Algérie : La mort lente des partis
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Lire la suite« Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-etre plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. »
Albert Camus - Discours de Stockholm 10/12/1957
Conseiller général à la fin des années 70 Willy Dimeglio participe à la création à Montpellier de Radio Fil Bleu, qui ouvrira la voie aux premières radios libres.
En 1979, le projet de création d'une grande région Grand Sud-Ouest le passionne, ses propositions posent les bases de ce qui deviendra 30 ans plus tard la région Occitanie, une version plus modeste que le projet initialement porté par Willy Dimeglio mais qui en est un reflet assez fidèle. Méditerranéen convaincu, il n'a de cesse tout au long de sa vie de créer des ponts économiques, politiques, scientifiques et culturels entre les deux rives de la Méditerranée. Il œuvre sans relâche pour la création d'institutions et d'organismes spécifiques, pour l'ouverture d'un dialogue méditerranéen afin de "repenser" l'immigration. C'est peut-être ce qui avec la gestion municipale cristallisera son opposition viscérale à George Frêche.
Dans les année 90 alors que l'affaire du "foulard" agite la classe politique et les médias, Willy Dimeglio perçoit déjà clairement derrière la question de l'identité nationale, les dérives fanatiques auxquelles nous faisons face aujourd'hui.
S. Raynaud
« Willy ! » Alors qu’il traverse le restaurant du Palais-Bourbon, en ce jour de juin 1988, Willy Diméglio, député UDF de l’Hérault, reconnaît à son timbre impérieux la voix de Georges Frêche. Le député-maire de Montpellier est attablé face à une vieille dame dont la stature est aussi imposante que la sienne : « Maman, je te présente mon meilleur opposant ! » Suit une avalanche de compliments si inhabituels dans sa bouche que la mamma semble sidérée : « Willy est un travailleur. Je l’écoute avec beaucoup d’intérêt. Chez lui, il y a toujours des idées à retenir ! »
Il n’est pas exclu que Frêche ait attribué à d’autres adversaires le label flatteur de « meilleur opposant ». Mais ce jour-là, peut-être, le désir d’épater sa mère s’accompagnait-il de sincérité.
À la différence de feu le bouillonnant Georges Frêche, Willy Diméglio est un animal politique à sang froid. Il a beau être né en Algérie, à Philippeville, aujourd’hui Skikda, il n’a ni la faconde ni l’exubérance des pieds-noirs. Diméglio ne s’emballe jamais. Il reste maître de ses nerfs, zen, réfléchi, mesuré, organisé, déterminé et distancié. C’est aussi un circonspect qui ne se prononce sur un problème qu’après l’avoir attentivement examiné et minutieusement décortiqué.
J. Molenat
1986 – Willy Diméglio est élu Député. D’emblée, il s’impose à l’Assemblée comme un animateur, comme un homme de dossiers et comme un formidable débateur. Ses collègues Députés se rassemblent rapidement dans un Club, le Lambda Club qu’il fonde en mai 1986 et qui compte rapidement 27 membres, « le Lambda Club, un rassemblement d’amis qui travaillent dans la joie et dans la bonne humeur » qui travaillent dur, sur des thèmes comme l’école, la pauvreté, les droits de l’homme, la drogue, les échanges économiques avec le Sud-Est asiatique, l’adoption, la solitude dans la ville, l’immigration, la Méditerranée. Ils travaillent dur à l’Assemblée Nationale, mais aussi sur le terrain. Ainsi avec le Père Joseph Wrézinski, Président d’ATD Quart Monde, ils vont apprécier sur place les tentatives de réinsertion et de lutte contre l’illéttrisme. Ils se battent aussi pour leurs idées, la liberté, les droits de l’homme, ils vont dans les maquis en Angola soutenir le combat de ceux qui luttent pour la démocratie et la liberté ; ils vont au Liban soutenir le courageux combat des Chrétiens ; ils interviennent auprès de l’Ambassade d’URSS pour la libération des Refuzniks.
Mais Willy Diméglio sait aussi entraîner ses amis au parc des Princes pour voir un match ou à Bercy pour assister au Trouvère. « Cela permet de prendre l’air, de cimenter l’amitié. La politique c’est parfois desséchant, il faut savoir regarder ailleurs pour se réoxygéner »
S. Noecarwil
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