dans le cadre du Plan du Grand Sud-Ouest
POURQUOI UN PLAN DU GRAND SUD OUEST ?
Entre Méditerranée et Atlantique, au pied des Pyrénées, le Grand Sud Ouest rassembles régions : Aquitaine, Midi-Pyrénées, et Languedoc-Roussillon, 18 départements, et 6,6 millions d’habitants.
C’est un pays peu peuplé et peu industrialisé.
Sur les 500 premières entreprises françaises, 6 seulement ont leur siège dans ces régions et l’industrie n’y compte que 31,60 % des actifs contre 39 % sur l’ensemble de la France.
Pour permettre à ces régions de retrouver une place pleine et entière dans la communauté nationale, le Président de la République a proposé de mettre en place un plan de 10 ans en concertation avec les responsables locaux.
Répondre “non” à cette proposition est une erreur qui serait fatale à notre région. Balayant les doutes, repoussant les fausses interrogations, et les alibis hypocrites, nous devons mettre toute notre volonté, toute notre imagination, tout notre cœur au service de l’avenir de notre région, car il ne s’agit que de cela.
UN PLAN POUR QUOI FAIRE ?
Pour des raisons strictement françaises, la décision de créer un plan est entièrement justifiée. Pour des raisons internationales, el le est devenue une obligation.
Regardons autour de nous, tout change.
De 1980 à l’an 2000, c’est-à-dire au cours des 20 prochaines années, les populations du Bassin Méditerranéen passeront de 250 à 500 millions d’hommes, l’Afrique de 400 à 800 millions et l’Amérique du Sud de 300 à 600 millions.
Nous sommes un point d’équilibre entre les régions déjà développées de l’Europe du Nord et ces régions méditerranéennes, Africaines et Sud Américaines qui compteront près de 2 milliards d’hommes dans 20 ans. Il nous faut donc, comme le souhaite le Président de la République, définir une nouvelle vocation de nos régions et proposer en conséquence des projets de caractère innovateur destinés à permettre l’expression de cette vocation.
L’exercice est difficile.
Le premier réflexe est d’apporter une réponse en termes d’équipements. Dans notre région, grâce à l’effort des collectivités locales, et de l’Etat, bien des infrastructures (autoroutes, télécommunications, etc..) ont été réalisées ou sont programmées. Par ailleurs, l’expérience montre que si ces infrastructures sont indispensables, elles ne suffisent pas à entraîner le développement économique. La réponse ne peut donc se situer qu’ailleurs. La priorité aux innovations, le développement de la recherche fondamentale et appliquée, la connaissance des marchés, la qualité de la gestion, la disponibilité des financements, la mise en valeur de nos atouts naturels, l’ouverture sur le monde, sont de plus en plus les facteurs du développement et donc par là même de l’emploi.
QUELS SONT NOS ATOUTS ?
1 – L’AGRICULTURE : “Développer une Agriculture de Conquête et de liberté“.
Nous devons confirmer la vocation agricole de notre région. En dehors des nécessaires adaptations de la politique agricole commune, la mise en place des dispositions permettant de financer le foncier lors de l’installation des nouveaux agriculteurs, la maîtrise de l’eau et l’adoption d’une politique favorisant la mise en marché des produits, devraient nous permettre de mettre en place “une agriculture de conquête” de plus en plus tournée vers l’exportation grâce à une compétitivité accrue, “une agriculture de liberté” plus dégagée des contraintes qui pèsent sur l’exploitation, notamment les charges foncières.
L’existence d’un énorme complexe comprenant l’Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Montpellier, l’Institut des Hautes Etudes Agronomiques Méditerranéennes, le Centre National de la Recherche Agronomique, le Groupement d’Etudes et de Recherche pour le développement des activités tropicales, la Compagnie Nationale d’Aménagement de la Région du Bas-Rhône Languedoc, devraient entraîner au delà des missions d’études, de formation et d’assistance à l’agriculture Méditerranéenne, Africaine ou Sud-Américaine, la création d’entreprises, réalisant le matériel, les appareils, les instruments adaptés à ces techniques, et ces méthodes.
2 – LA SANTÉ : “Confirmer et renforcer la vocation internationale de Montpellier“.
Montpellier a la chance de posséder une Faculté de Médecine de réputation mondiale, une Faculté de Pharmacie et un Institut international de Pharmacie Industrielle, dont la renommée a largement dépassé nos frontières et dont les diplômés se retrouvent aux quatre coins du monde, un Institut de Chimie, un Laboratoire de Contrôle des médicaments, des laboratoires privés, des centres spécialisés. Nous avons là également un “complexe santé” qui devrait avec ses prolongements dans la conception et la réalisation des produits, de matériels et d’instruments, placer notre région au premier rang dans la recherche, la formation,l’assistance professionnelle ou technique aux pays méditerranéens et africains.
3 – LA MER ET LES ÉTANGS : “Une grande espérance“.
Nous avons le privilège, de bénéficier d’une façade maritime et d’une multitude d’étangs : L’aquaculture constitue une grande espérance. Il nous faut donc non pas au coup par coup, mais dans une opération d’ensemble, mettre rapidement en valeur ces richesses.
4 – LE TOURISME : “Une carte sûre, des possibilités multiples“.
Les recettes provenant actuellement du tourisme avoisinent les 4 milliards de francs.
A cela on peut ajouter les ressources du secteur immobilier; un milliard. On estime que les activités touristiques ont permis la création de 30.000 emplois permanents et autant de saisonniers.
Le tourisme en expansion constante dans notre région, constitue sur ses multiples aspects, tourisme des hauts pays, tourisme culturel, tourisme social, thermalisme, tourisme vert, etc… l’un de ses atouts les plus sûrs pour l’avenir de notre région.
5 – TECHNOLOGIE AVANCÉE : “Les emplois de demain“.
Le développement de l’Informatique et de l’Electronique, de la Télématique, de la Biologie et de la Chimie, les recherches en matière d’énergies nouvelles (solaire et bio-masse), la recherche fondamentale, placent notre région en position favorable. Nous avons les hommes, les compétences, les universités, pour nous engager profondément sur ces secteurs de pointe.
6 – L’INDUSTRIALISATION : “Une longue patience, une chance l’Artisanat“.
Elle ne se décrète pas. C’est une longue patience. Nous réussirons si nous savons créer l’environnement indispensable, les infrastructures certes mais surtout les prestations de service.
Si nous nous tournons résolument vers le monde méditerranéen et l’Afrique, et si mieux que quiconque, nous sommes capables d’en connaître les coutumes, les mœurs, les systèmes douaniers, fiscaux, sociaux, juridiques, administratifs, financiers, les marchés, les techniques commerciales, etc… alors les entreprises viendront s’installer près de cette rampe de lancement. Par ailleurs nous devrons favoriser le développement de l’artisanat, lié aux économies d’énergie et à la qualité de la vie.
7 – INFRASTRUCTURES : “Multiplier les possibilités d’échanges“.
– Promouvoir Montpellier-Fréjorgues au rang d’Aéroport international.
– Aménager le canal du Rhône à Sète en le portant au gabarit international.
– Développer le complexe industriel et portuaire de Sète.
– Réaliser l’autoroute du Piémont qui de la Vallée du Rhône à Carcassonne irriguerait les petites villes de tradition industrielle.
Nous avons des atouts remarquables, il nous faut les jouer, il nous faut accepter le défi du monde moderne, le relever, et notre région trouvera alors une place à sa mesure.
WILLY DIMEGLIO